Canal du Curé
France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Charron
Historique
Jusqu'à la fin du 18e siècle, les marais situés entre Nuaillé-d'Aunis, Longèves, Andilly-les-Marais et Charron restent en très grande partie inondables et inondés, notamment aux abords des terres hautes de Sérigny, Andilly et Villedoux. Seule une partie, le marais de l'Oratoire, proche de la mer, à Charron, a été mise en valeur par les Oratoriens de La Rochelle au 17e siècle.
Pour y remédier, le 3 septembre 1773, un arrêt du Conseil du roi ordonne le dessèchement de ces 6000 arpents de marais "en creusant un canal capable d’absorber toute l’eau qui sort du pont de Réon [Réhon, en amont de Sérigny] et de l’emmener jusqu’à la mer". Ce canal sera réalisé suivant les plans établis par les ingénieurs des Ponts et chaussées. Il fera 36 pieds de large sur 6 de profondeur, et aura une porte à son embouchure. Il traversera les anciens marais desséchés de l'Oratoire, mis en valeur par les Oratoriens de La Rochelle un siècle plus tôt.
Le 27 octobre suivant, le Syndicat des marais d'Andilly, Charron et Longèves est constitué pour exécuter cette décision. Les membres fondateurs en sont François-Henri de la Broue de Vareille, abbé commendataire de l’abbaye de la Grâce-Dieu, seigneur de la Brie ; Pierre Chertemps, marquis de Seuil, baron de Charron ; Etienne-François d’Aligre, comte de Marans, seigneur d’Andilly ; Barthélémy Delagre-Duzé, avocat, pour le sieur Vitales, major de la milice bourgeoise de La Rochelle et le sieur Lamathe, seigneur de la Grimenaudière, propriétaire des Petites Laisses ; le curé d’Andilly, le prieur de Saint-Léonard des Chaumes, différents notables (négociants, laboureurs…) des villages des environs, ainsi que des propriétaires de terres et domaines en amont du pont de Réhon, à Nuaillé, Angliers, Rioux, Anais, Saint-Christophe, Saint-Sauveur-de-Nuaillé et Virson. Pierre Chertemps de Seuil est désigné premier directeur de la nouvelle association.
Les travaux de creusement du "grand canal d'Andilly" commencent le 20 juin 1776. Ils sont réalisés par l'entrepreneur Dufour, sous la conduite de Clément Texier, de Taugon (par ailleurs acteur des dessèchements des marais de Norbeck à Marans et de Boëre, à La Ronde). Les équipes d'ouvriers sont chacune affectées à une portion du canal. Le 8 juillet 1776, le sieur Lecourt, ingénieur géographe, est nommé pour lever le plan des terres à dessécher depuis la mer jusqu’au pont de Réon, en amont de Sérigny, et indiquer la contenance de chaque propriété. Le plan, remis le 15 décembre, prévoit de modifier le canal du Curé, non pas en ligne droite comme prévu, mais suivant les contours de la ceinture extérieure de la Brie, au pont de Sérigny. L'objectif est d'éviter des terrassements et expropriations coûteux. La demande de modification est appuyée par le ministre Henri-Léonard Bertin, par ailleurs personnellement investi dans les dessèchements des marais de Boëre, à La Ronde. Le 20 septembre 1777, un arrêt du Conseil autorise cette modification, malgré les protestations des propriétaires des bois de Sérigny, ainsi que la construction de la digue à la mer, de la porte du canal et d’une maison d’éclusier. Les 21 octobre 1778 et 20 octobre 1781, le délégué de l’intendant vérifie l’avancée et le coût des travaux. Le 22 novembre 1779, on constate que les portes à la mer sont terminées. Ce n’est que le 9 avril 1791 qu’un procès-verbal certifié par Bauga, maire de Marans, confirme le parfait achèvement des travaux.
Ces travaux colossaux n'empêchent pas l'inondation des marais dès 1787. Plusieurs améliorations sont alors apportées au canal et à sa porte. Une convention est passée avec la Société des marais de la Brie et la Pénissière pour écouler une partie des eaux via les marais de Torcet et de Saint-Michel, à Marans.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 4e quart 18e siècle |
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Description
Le Curé est une rivière qui prend sa source à Saint-Georges-du-Bois, au nord-est de Surgères. Il n'est canalisé qu'à partir du Gouffre, à l'ouest de Saint-Sauveur-d'Aunis, et serpente alors à travers les marais de Nuaillé-d'Aunis, Longèves et Andilly-les-Marais. Le canal du Curé termine sa cours à Charron, après avoir parcouru 17 kilomètres.
Détail de la description
Toits |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA17047433 |
Dossier réalisé par |
Suire Yannis
Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée et directeur du Centre vendéen de recherches historiques à partir de 2017. |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2018 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Centre vendéen de recherches historiques |
Citer ce contenu |
Canal du Curé, Dossier réalisé par Suire Yannis, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Centre vendéen de recherches historiques, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/24cb89fc-3696-470e-8728-7e9d84f33b03 |
Titre courant |
Canal du Curé |
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Dénomination |
canal |
Statut |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Charron
Milieu d'implantation: isolé
Cadastre: 1820 D, 2016 OD
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Andilly